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lundi 14 décembre 2020

Vision de la Paracha - Mikets

 Le rêve de l'exil


Le début de la Paracha Mikets relate les rêves du Pharaon. La Paracha précédente, racontait également des rêves, ceux de Yossef d'abord, puis ceux du maitre échanson et du maitre panetier du Pharaon. Le Ari Zal explique que tous ces rêves furent à l'origine de la descente en Egypte de Yaakov et ses fils, ce qui fut le premier exil et la source de tous les exils des enfants d'Israël.

Si l'on admet que ces rêves furent à l'origine de l'exil, on peut penser que l'exil et le rêve ont un contenu commun. De fait, un verset des Tehilim dit, à propos de la période de l'exil (de Babylone et de même pour les autres) : "Nous étions comme des rêveurs".

Le rêve est une représentation dans laquelle un homme peut observer deux éléments opposés, sans percevoir leur antagonisme. Ainsi, un homme pourra rêver qu'un éléphant traverse le chas d'une aiguille, sans même penser au caractère absurde d'une telle situation.

Or, il en est strictement de même pour l'exil. L'homme qui s'y trouve peut prier avec une grande ferveur, être animé du désir de s'attacher à D.ieu et penser qu'il l'aime réellement de tout son cœur, puis, un instant après cette prière, se consacrer à une activité matérielle, en étant animé des plaisirs de ce monde, alors que, bien entendu, une telle situation va à l'encontre de l'amour de D.ieu, mais comme dans le rêve.

Comment est-il possible qu'il en soit ainsi ? Parsce que, pendant le temps de l'exil, un juif peut effectivement se trouver simultanément dans les deux mondes. En effet, une lumière particulièrement haute éclaire cette période et elle est accordée au peuple d'Israël pour qu'il puisse s'y maintenir ( et, c'est pour cette raison qu'elle peut aussi provoquer sa chute). Une telle lumière est si haute qu'elle peut supporter, conjointement, deux éléments opposés.

Il découle de cette constatation, un enseignement, concrètement applicable par chacun. Un juif doit tirer parti du fait que l'exil soit une période "désordonnée". Le comportement courant est telle que : "nous étions comme des rêveurs. Chacun se doit donc de mettre en pratique toutes les Mitsvot, tous les usages qui se présentent à lui. Il n'y a pas lieu de se demander  si l'on est déjà au niveau de le faire, si l'on peut se permettre d'adopter un comportement aussi rigoriste, si l'on est digne d'accomplir des pratiques aussi élevées. A propos du temps de l'exil, il est dit : "attrape et mange, attrape et bois". Il faut "attraper" ce moment de l'exil pour étudier la dimension profonde de la Torah, adopter ses coutumes, afin de mériter la lumière de la délivrance.

ccjn.fr

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